XIV ème et XV ème siècle (fin) |
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Les Dauphins |
ET LA SUITE ... |
Il y a deux remarques encore à faire sur le traité qui ajouta le Dauphiné aux Domaines de la Maison de France:
1) Que ce traité porte expressément que " les armes et le nom des Dauphins seront conservés à perpétuité par ceux qui leur succéderont ; et que leurs Etats, quoique faisant partie dès lors du Royaume de France, seront possédés séparément et à titre différent par leurs successeurs, à moins que l’Empire ne se trouve réuni en leur personne. (C’est pour cette raison que, dans leurs déclarations et aux lettres expédiées pour le Dauphiné, nos rois n’ordonnent l’exécution de leur volonté qu’en qualité de Dauphins et sous le sceau et les armes des anciens Princes de ce nom);
2) que ce ne fut pas une des conditions du traité que les seuls fils aînés de nos rois porteraient le titre de Dauphin, quoique cela eût toujours été ainsi.
L’an 1357, l’Empereur Charles 1V en qualité de Roi d’Arles, accorda par lettres du 1er Janvier à Charles, Dauphin et Duc de Normandie, la confirmation de tous les droits et privilèges que les Dauphins de Viennois tenaient de ses prédécesseurs (Cartul. Delphin.). L’an 1378, le même Empereur, par lettres données à Paris le 7 Janvier, nomma son Lieutenant ou Vicaire au Royaume d’Arles le Dauphin Charles, fils du roi Charles V. Quoiqu’il n’eût pas l’âge d’exercer les fonctions de cet emploi ; et le 23 du même mois ce jeune Prince, donna commission au Gouverneur du Dauphiné d’exécuter les lettres de l’Empereur, son oncle, et de la Maison de Chanaux. (Rec. de Fontanieu Vol 96).
En 1426, le Roi Charles VI céda le Dauphiné au Dauphin Louis, son fils, qui n’avait que trois ans ; cession qu’il confirma l’an 1440. Mais c’est la dernière de toutes. Dans la suite nos Rois se sont contentés de faire porter à leurs aînés le nom des Dauphins avec leurs armes écartelées.
Le Dauphin (qui fut depuis le Roi Louis XI) s’étant retiré, mécontent du Roi Charles VII, son père, en Dauphiné, y érigea, par lettres patente du 29 Juillet 1453, le Conseil delphinal en Parlement, Charles n’ayant point désavoué par aucun acte formel cet établissement, le parlement de Dauphiné date son érection de l’an 1453. Mais le Parlement de Bordeaux soutient qu’elle ne doit se compter que de la confirmation que Charles VII en fit par son édit du 4 Août 1455. Il est cependant vrai que le Parlement du Dauphiné a toujours été nommé immédiatement après ceux de Paris et de Toulouse, et qu’il a précédé celui de Bordeaux en plusieurs occasions ; par exemple, dans la Chambre de Justice de l’an 1661, les Commissaires des deux parlements alternèrent, l’un ayant la préséance un jour, et l’autre le jour suivant. (M.Expilii).