XIV ème siècle |
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1302 - JEAN II |
Le Dauphin était fort alors par l’acquisition qu’il avait faite de la suzeraineté du château de Villars au mois de septembre 1308. Il y ajouta celle du Comté de Genève ; dont le Comte Guillaume lui fit hommage lige le 16 juin 1316. On sait que les vassaux étaient obligés de suivre leur Suzerain à la guerre avec leurs troupes. L’an 1317, Raymond, Baron de Meuillon, étant près de faire le voyage d’outre-mer, fit donation de sa terre, le 2 septembre au Dauphin Jean, qui en était déjà suzerain par l’hommage que son père en avait obtenu .
Le Dauphin Jean fit exécuter à la rigueur les Constitutions que le Pape Jean XXII avait publiées contre l’usure. On refusait en Dauphiné la sépulture ecclésiastique aux usuriers publics. Le Dauphin s’étant rendu à la Cour d’Avignon, mourut à son retour, le 5 mars 1319 (N.S.) au Pont de Sorgues, petite ville à une lieue d’Avignon, à l’âge de 38 ans. De Béatrix, fille de Charles Martel, roi de Hongrie, qu’il avait épousée l’an 1296, il laissa Guigues, qui suit et Humbert avec une fille nommée Catherine. La mère de ces enfants, cinq jours après la mort de son mari, entra dans l’ordre de Citeaux et devint abbesse de Val-Bessen, dignité dont elle se démit le 15 février 1340. Elle choisit alors pour sa retraite l’abbaye des Hages, d’où elle sortit dans la suite. Son fils Humbert qui s’était fait Dominicain, fonda l’an 1349, sur ce qu’il s’était réservé, un Monastère de Filles de Citeaux à Saint Just, transféré depuis à Romans. Ce fut là qu’elle mourut en 1354.
1319, GUIGUES VIII |
L’an 1325, Guigues se déclara pour Hugues de Genève, seigneur d’Authon, son vassal contre Edouard, Comte de Savoie qui lui faisait la guerre. Edouard les battit deux fois ; mais la même année, ils remportèrent sur lui une victoire considérable, le 9 Août, dans la plaine de Saint Jean le Vieux, devant le château de Varei dont il faisait le siège. Entre les prisonniers que fit le Dauphin, les plus distingués furent Jean de Chalon Comte d’Auxerre ; Robert de Bourgogne Comte de Tonnerre ; et Guichard sire de Beaujeux qu’il ne relâcha que longtemps après et moyennant de fortes rançons. L’an 1328, après une trêve conclue avec Edouard, par ordre du roi Philippe de Valois, Guigues, accompagné de Henri, son oncle, suivit ce Monarque en Flandres avec les troupes qu’il menait à son secours et combattit à la bataille de Montcassel, donnée le 28 Août de cette année. Henri son oncle, mourût peu de temps après son retour en Dauphiné.
Aymon, successeur d’Edouard, ayant renouvelé la guerre contre le Dauphin, Guigues alla assiéger le château de la Perrière. Il y reçut une blessure dont il mourut le lendemain, 28 juillet 1333 (1) à l’âge de 24 ans, sans laisser d’enfant de son mariage. Isabelle, sa veuve, se retira en Franche-Comté, où elle épousa en secondes noces, Jean Baron de Francognei (voyez. Edouard dit Aymon Comte de Savoie)).
1) La plupart de ceux qui ont parlé de la mort de Guigues VIII l’ont mise au 25 ou 26 du mois d’août 1333. L’inscription de son tombeau qu’on a voulu restituer et qui se lit dans l’église St André de Grenoble, au-dessus des sièges des Chanoines, s’éloigne encore davantage de la véritable date de cette mort qu’elle suppose arrivée le 30 août L’historien Villani qui paraît avoir été mieux instruit, rapporte cet événement en ces termes :" Nel anno 1333 all’uscita del messe di luglio, essendo all’assedio della Pereira, castello di Savoia, con mille cinque cente cavalieri". Mais le testament que GUIGUES fit le jour même de sa mort dans une grange où il avait été porté, ne laisse aucun doute là dessus. Il est daté de l’an 1333, dié Mercurii post festum B. Mariae Magdalenae, ce qui marque le 28 juillet (Valbonnais pr. P. 237)