XIII ème siècle |
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1228, ANDRE ou GUIGUES VI |
1) suivant M. Expilii : Semnoresse fille de Aymar de Valentinois dont il n’eut point d’enfant. 2) l’an 1202, Beatrix de Sabran de Castellar, dite de Claustral, petite fille de Guillaume V, comte de Forcalquier, d’Avignon d’Embrun et de GAP.
L’an 1210, il répudia cette deuxième épouse sous prétexte de parenté quoiqu’il eut une fille nommée Béatrix qui fut mariée :
1) avec Amauri, fils aîné de Simon Comte de Montfort ;
2) avec Demétrius de Montferrat.
Guigues-André se remaria pour la 3è
fois à Béatrix de Montferrat dont il eut Guigues qui suit.
Béatrix, sa fille, étant veuve de ses deux maris lui fit
cession de tout ce qui lui appartenait du chef de sa mère pour cent
mille tournois. L’an 1225, il acquit de Guillaume I, Dauphin d’Auvergne
par acte du 9 octobre, les terres de Voreppe et de Varacieu. L’année
suivante, il établit à Champagnier un chapitre de 13 chanoines
qu’il transféra en 1227 à Saint André de Grenoble.
Guigues-André mourut le 5 mars 1237. Ce prince se qualifiait parfois
de Prince de Viennois.
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1237, GUIGUES VII |
De Béatrix, fille de Pierre, Comte de Savoie, qu’il avait épousée le 3 décembre 1241, il laissa Jean, qui suit, et Anne, qui succéda à son frère. Quelques auteurs l’appellent Guigues VIII, comptant Hugues de Bourgogne pour Guigues VI et Guigues-André pour le septième. Jusqu'à Guigues VII, les Dauphins de Viennois avaient toujours gardé les armes des Comtes d’Albon, qui étaient un château à trois tours crénelées de trois pièces. Guigues VII est le premier Dauphin de Viennois qui ait pris un Dauphin dans son sceau privé, ce qu’il paraît avoir imité des Dauphins d’Auvergne mais son grand sceau portait les armes d’Albon (Valbonnais, histoire du Dauphiné p.378).
1269 JEAN I |
Robert II, Duc de Bourgogne, disputa la régence à cette princesse, et l’obtint par un accord qu’il fit avec elle le 18 janvier 1272. Béatrix se remaria l’année suivante à Gaston VII, Vicomte de Béarn. L’an 1281, le Dauphin meurt vers le mois d’octobre sans avoir consommé son mariage avec Bonne, fille d’Amédée V, Comte de Savoie. Il fut enterré chez les Chartreux de Meulans.
1281, ANNE et HUMBERT I |
Humbert, avant son mariage, avait été Chanoine de Paris, Chantre de l’Eglise de Lyon et Doyen de celle de Vienne. Après la mort du Dauphin Jean, il prit le titre de Dauphin mais ce titre lui fut contesté par Robert II, Duc de Bourgogne, qui prétendait succéder au Dauphin Jean, comme plus proche héritier de la ligne masculine. Cette prétention occasionna divers combats assez sanglants et plusieurs sièges. Mais enfin le roi Philippe le Bel, s’étant rendu médiateur, engagea les parties à conclure à Paris le 25 janvier 1285 un accommodement par lequel Humbert demeura possesseur du Dauphiné au moyen de la cession qu’il fit à Robert des terres de Coligny et de Revermont.
Amédée V, Comte de Savoie qui avait pris le parti du Duc de Bourgogne dans cette querelle, en avait une autre avec le Dauphin touchant la Baronnie de la Tour et d’autres terres qu’il prétendait relever de lui. Le Comte attira dans son parti Louis, Baron de Vaud, son frère le Seigneur de Gex, et l’Abbé d’Ambournai avec lesquels il forma une ligue contre le Dauphin. Celui-ci de son côté se fortifia de l’alliance de l’Archevêque et du chapitre de Vienne, de l’Evêque de Valence, de Jean Chalon, Baron d’Arlai et du Comte Valentinois. Il y eut des courses réciproques sur les terres ennemies et des châteaux pris de part et d’autre. Les parties, après avoir fait divers compromis qui suspendirent les hostilités sans les terminer, s’accorderont enfin, au mois de juin 1293, par un traité qu’imagina la Dauphine Beatrix, belle mère de Humbert. Ce fut de substituer, pour l’hommage exigé par le comte, la Baronnie de Faucigni, faisant la dot de Beatrix, à celle de la Tour (Valbonnais, T I p. 237). Deux ans avant cet accommodement, l’Empereur Rodolf étant arrivé, l’an 1291, en Suisse, le Dauphin et plusieurs Prélats et Seigneurs du royaume de Bourgogne vinrent le trouver à Murat pour lui offrir leurs hommages. Humbert remporta de ce voyage l’avouerie de l’Abbaye de St Claude que Rodolf lui conféra pour la tenir comme Senechal du Royaume de Bourgogne, droit qu’il transmit à ses successeurs.
La Dauphine Anne et son époux voulant assurer leur succession à Jean, leur fils, lui avaient fait donation, le 9 décembre 1289, de leurs états en se réservant l’usufruit des revenus. Mais, comme les Comtés d’Embrun et de Gap avaient été démembrés de celui de Fortcalquier, la donation avait besoin d’être munie du consentement de Charles d’Anjou II, Comte de Provence. C’est ce qu’il accorda par lettres du 31 décembre 1293 dans un voyage qu’il fit à Nice (Valbonnais p.73). Le jeune Dauphin, en vertu de l’hommage qu’il avait fait au Comte de Provence, se croyait dispensé de toute subordination féodale envers l’Archevêque d’Embrun. Le Prélat ne l’entendait pas ainsi et prétendait que l’hommage rendu pour ce domaine au Comte de Provence ne préjudiciait pas à celui qu’il devait à son Eglise. Charles II appuya cette prétention, et, par ses lettres datées de Viterbe, le 14 février 1297, il manda au Dauphin père, que deux hommages soient rendus pour la même terre à deux différentes personnes n’étant point incompatibles, il eut à satisfaire avec son fils à ce que l’Archevêque d’Embrun exigeait de lui.
Les querelles et les hostilités s’étant renouvelées entre le Comte de Savoie et le Dauphin, ils convinrent après s’être fait réciproquement beaucoup de mal, de prendre pour arbitre Charles de Valois, frère du Roi de France, lorsqu’il passa dans leurs Etats, pour aller au secours du Roi de Naples son cousin. L’acte du compromis dressé dans une prairie près de Montmeillan est du 5 des nones de juillet 1301. Charles de Valois ordonna préalablement la cessation de toute hostilité ; mais il fut mal obéit, comme on le voit par ses lettres datées de Tournus, à son retour, le 22 janvier 1302 (V.S.) Des réflexions sérieuses que fit le Dauphin Humbert sur lui-même, le déterminèrent à se retirer, dans le mois de Septembre 1306, à la Chartreuse de Val Sainte-Marie au diocèse de Valence. Il mourut le 12 avril de l’année suivante.
D’Anne son épouse, décédée vers la fin de l’an 1296 et enterrée à la Chartreuse de Salètes qu’elle avait fondée il laissa Jean, qui suit ; Hugues de la Tour, Baron de Faucigni par le don que lui a fait Béatrix, son aïeule, en 1303 ; Gui de la Tour, baron de Montauban, que M. Dupuy d’après Villani, a mal à propos confondu avec Gui, Chevalier du Temple, qui fut brûlé le 18 mars 1314, à Paris ; Henri, dit le Viennois, élu évêque de Metz ; et cinq filles, Alix mariée l’an 1296 à Jean I, comte de Fores après avoir été promise au Comte de Savoie, Amédée V ; Marie alliée à Aimar, petit fils d’Aimar III, Comte de Valentinois, morte religieuse à Salètes vers 1355 ; Béatrix, femme de Hugues de Chalon, sire d’Alai, morte à Casselle le 10 juin 1347 ; Marguerite, mariée en 1302 à Frédéric, fils de Mainfroi, marquis de Saluces ; et Catherine, femme de Philippe de Savoie Prince d’Achaie (Valbonnais T1 p. 170).
Humbert I mit dans ses armes un Dauphin accoste de deux tours avec leur avant mur.
Ce fut sous le gouvernement d’Humbert I que fut érigé en Abbaye Chef d’Ordre le Prieuré de la Motte Saint Didier situé à quatre lieux de Romans, non loin de l’Isère et dépendant de l’abbaye de Montmajour près d’Arles. Un seigneur Viennois nommé Jocelin, ayant obtenu de l’empereur de Constantinople les reliques de Saint Antoine, dans un voyage qu’il fit en cette ville vers l’an 980, les déposa dans l’église de ce prieuré où elles attirèrent un concours prodigieux de peuple par les miracles qu’elles opérèrent sur les malades attaqués du feu sacré, appelé depuis le feu Saint Antoine. C’était un érésypèle contagieux qui faisait d’horribles ravages dans plusieurs provinces de France. Gaston, autre seigneur Viennois, ayant éprouvé la vertu de ces reliques dans la personne de son fils, fonda près du prieuré, un hôpital desservi par les religieux laïques, pour le soulagement des malades tourmentés de ce mal. Les hospitaliers s’étant multipliés et répandus en divers lieux, le Pape Boniface VIII en 1297, les tira de la dépendance de Montmajour et convertit le Prieuré en Abbaye de Chanoines Réguliers sous le titre de St Antoine à laquelle tous les hôpitaux du même institut furent soumis. L’abbaye resta comme le Prieuré l’était auparavant dans la mouvance du Dauphin ; et nous voyons qu’en 1327 Guigues VIII reçut à St Marcellin l’hommage solennel de Ponce-d’Alayrac Abbé de St Antoine (Valbonnais TI p. 175)